HOMELIE DU DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT – ANNEE C – 5 DECEMBRE 2021
« Préparez le chemin du Seigneur ! »
Dans le passage de l’Evangile que nous venons d’entendre, Saint Luc reprend des paroles du prophète Isaïe pour nous dire que Jean, le fils de Zacharie et d’Elisabeth, la cousine de la Vierge Marie, est le prophète qui crie dans le désert et qui demande à ses auditeurs de « préparer le chemin du Seigneur », c’est-à-dire de se préparer à la venue imminente du Christ sauveur.
1 – L’Avent est donc un temps de joie et d’espérance puisque c‘est le temps liturgique où nous nous préparons à fêter la naissance de celui qui nous a sauvés, Jésus. La première lecture et le psaume125 nous invitent précisément à l’espérance.
Le passage du livre du prophète Baruc veut faire naître une immense espérance dans le cœur des exilés de Babylone : le Seigneur ne les abandonne pas, il va de nouveau les rassembler, il va aplanir leur chemin et conduire son peuple en sécurité, « dans la joie, à la lumière de sa gloire », vers la Jérusalem nouvelle.
Le psaume 125 nous parle également de la joie profonde des Israélites quand ils revinrent de la captivité de Babylone et rentrèrent à Jérusalem. La promesse transmise par le prophète s’est réalisée, les déportés sont revenus à Jérusalem. La joie du retour les a soutenus, elle leur a inspiré des chants d’émerveillement et d’action de grâce pour la fidélité de Dieu.
L’espérance n’est pas une vertu utile uniquement quand ça va mal pour nous éviter de tomber dans le désespoir. C’est aussi une vertu utile quand ça va bien, car elle nous invite à nous appuyer sur le Seigneur pour que nous continuions à progresser. L’espérance est la vertu de la route de la vie humaine.
Si l’Eglise a choisi ces passages de l’Ecriture en ce 2e dimanche de l’Avent, c’est bien pour nous appeler que l’Avent est un temps où il nous faut reprendre courage et espérer.
2 – L’Avent est aussi un temps de conversion où nous prenons mieux conscience de la nécessité de nous tourner vers le Seigneur. Jean-Baptiste, dans l’Evangile, nous le rappelle. Quand il annonce un « baptême de conversion », il n’agit pas comme un prédicateur négatif et pessimiste qui ne verrait que le mal commis par les gens. Il montre plutôt qu’il croit profondément à leur capacité de changer et surtout à la capacité de Dieu de les tourner vers lui. Il fonde sa prédication non pas d’abord sur le mal qu’il voit dans les gens mais bien plutôt sur le bien auquel ils sont appelés et sur le Seigneur qui peut les transformer. Jean-Baptiste peut affirmer avec force que « tout être vivant verra le salut de Dieu. »
3 – L’Avent est enfin un temps où nous sommes tous appelés à marcher, sans nous lasser, sur la route de l’amour de Dieu et de nos frères et sœurs en humanité.
Saint Paul nous le rappelle dans la seconde lecture. Il nous révèle qu’il aime beaucoup ses frères et amis de la communauté de Philippes en Macédoine. De sa prison, il garde la certitude que Dieu veillera à consolider le « si beau travail » qu’il avait commencé au sein de la communauté. Il ne manque pas non plus de prier Dieu pour eux tous. Paul est un bon pédagogue. Encourager au lieu de décourager, faire confiance aux gens, à leur capacité de grandir, faire confiance au Seigneur qui agit en chaque personne et en chaque communauté, voilà la pédagogie de l’espérance.
Et nous, aujourd’hui, où en sommes-nous ?
Nous sommes les nouveaux auditeurs et les nouvelles auditrices de Jean-Baptiste. Préparons le chemin du Sauveur ! C’est nous qui avons à accueillir la Bonne Nouvelle qu’il proclame et à nous convertir en revivant le baptême que nous avons reçu.
Le rappel de la prédication de Jean-Baptiste parcourant toute la région du Jourdain est une invitation à nous mettre en marche nous aussi sans tarder et sans hésitation dans cette nouvelle année que le Seigneur nous donne de vivre.
Quand ça va bien, remercions le Seigneur du bonheur qui nous habite, échangeons avec lui, louons-le et rendons-lui grâce.
Quand ça va moins bien et, à plus forte raison lorsque ça va mal, confions-lui nos difficultés. Nous traversons tous, à certains moments des déserts, celui de la pandémie qui est toujours d’actualité, celui de la maladie, de la solitude, celui des souffrances que traverse notre Eglise actuellement. Nous sommes parfois perdus dans la nuit. Demandons-lui de nous donner sa lumière pour discerner notre route, et aussi de nous donner le courage d’avancer dans la lumière de la vérité.
La prière – qu’elle soit personnelle, familiale, communautaire, liturgique – est la grande respiration de l’espérance. C’est elle qui nous permet sans cesse, et en toute situation, de maintenir ou de retrouver notre souffle spirituel. Il nous faut être prêts à partager l’espérance qui nous habite et à témoigner de l’amour de Dieu pour toute l’humanité, et d’abord pour les frères et sœurs que nous côtoyons.
Nous préparons Noël, mais à proprement parler, c’est Noël tous les jours. Car c’est tous les jours que Jésus nous attend et nous accompagne. C’est tous les jours que nous avons à lui faire une place dans nos vies et dans nos pensées, à lui faire la première place.
Au cours de cette eucharistie, faisons la première place au Christ sauveur et ouvrons-nous à sa présence et à son amour impérissable.
André Roul, diacre
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