Homélie du dimanche 26 juillet 2020

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HOMELIE – 17 ème dimanche A – 26 JUILLET 2020

Un ouvrier agricole s’est loué pour labourer le champ d’un propriétaire, et voilà que la charrue heurte un trésor enfoui, peut-être oublié là depuis longtemps (car la terre, au temps de Jésus, servait de coffre-fort contre les agissements des pillards). L’homme cache à nouveau sa trouvaille ; il vend tous ses biens pour acheter le terrain, au prix habituel du mètre carré, et du même coup, il devient propriétaire du trésor… Bien joué ! aurions-nous envie de dire. Nous comprenons sans peine la réaction de cet ouvrier agricole. A sa place, nous aurions sans doute fait la même chose … Le succès du loto et des autres jeux d’argent en donne encore l’illustration aujourd’hui. Parmi les trésors auxquels nous rêvons, le Royaume de Dieu en fait-il partie ? Je ne suis pas sûr que nous en rêvions au point de faire des folies pour l’obtenir !
Et pourtant, réfléchissons un peu.
Avec Jésus, nous avons quelqu’un qui ouvre à l’humanité des perspectives jusqu’alors inconnues, ou qui paraissaient totalement utopiques.
Avec Jésus, en effet, le rêve d’une vie éternelle où il n’y aurait plus de souffrance, de mal ni de mort, devient réalisable. Et puis l’aspiration profonde des humains à vivre en paix les uns avec les autres, dans un climat fraternel, trouve dans l’Eglise un début de réalisation. Plus encore : Jésus nous fait découvrir qui est Dieu : non pas tant un Dieu créateur lointain et redoutable, qu’un Dieu Père qui prend soin de nous comme si nous étions ses enfants…
Le Royaume de Dieu, vu du côté des hommes, c’est l’espoir d’une vie nouvelle, pleinement heureuse que Jésus met à notre portée, et vu du côté de Dieu, le Royaume, c’est le plus beau cadeau que Dieu puisse faire à l’humanité ; c’est un monde où la terre et le ciel se confondent, animés par le même souffle
d’amour, le souffle de l’Esprit Saint.
Alors, tout compte fait, ça vaut bien la peine de donner au Royaume de Dieu la première place dans nos préoccupations. Cependant, il faut savoir que le Royaume ne se trouve pas tout fait d’avance, comme un trésor, bien précis caché dans un champ. Je dirai plutôt que le trésor du Royaume est donné sous forme de graines et qu’il grandit au fur et à mesure que nous travaillons à sa recherche. Un peu comme une fable de la Fontaine : « Le laboureur et ses enfants ». « Le père mort, les fils retournent le champ, deçà, delà, partout si bien qu’au bout de l’an, il en rapporta davantage ».

Le Royaume de Dieu, nous avons à le construire, avec les autres, sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Comment nous y prendre ? En utilisant la carte au trésor qui nous est donnée par les Ecritures et par Celui vers qui elles se concentrent, à savoir Jésus, le Fils de Dieu fait homme. Jésus apporte avec lui les graines du Royaume et le mode d’emploi. Par son enseignement, par ses paraboles et par toute sa façon d’agir, il a ouvert le champ du trésor et il a montré comment y travailler.

Il demande à chacun de nous d’y apporter sa part.
Alors, ne ratons pas la chance qui nous est offerte, nous qui connaissons Jésus et qui savons qu’un trésor est à gagner. Donnons la première place dans nos préoccupations à la recherche du Royaume de Dieu. Prenons donc, d’abord, du temps pour réfléchir à la carte du trésor, c’est-à-dire aux Ecritures, et au Seigneur Jésus et retirons en quelques « graines » précieuses : des paroles éclatantes, des attitudes de Jésus exemplaires qui vont pouvoir orienter notre recherche et nos façons d’agir…. Le trésor du Royaume est déjà là, encore petit ; il n’attend que nous pour grandir.

Père Félix Mignet

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